mardi 24 décembre 2013

34 - La grotte des Fées, acte II, Pietra Viva

Michelangelo comprend soudain qu'il s'est toujours trompé, que sa mère et Andrea, par leur présence minérale, lui montrent le chemin. Dans son art, il a toujours sculpté la pierre pour la transformer en peau, pour qu'elle ne soit plus que chair et tissu. Maintenant, il réalise que ses personnages veulent devenir marbre, ne désirent rien d'autre que de voir leur peau se pétrifier jusqu'à en être rugueuse, afin de retourner à ce qu'elle est véritablement : des souvenirs millénaires fossilisés, emprisonnés dans le cœur blanc de la montagne.

Que la chair se fasse pierre. Ne l'obliger à rien d'autre.


Léonor de Récondo, "Pietra viva", Sabine Wespieser éditeur, Paris, 2013

Dans ma précédente chronique sur la grotte des Fées, je me disais un peu déçu par le terme de "grotte" qui me semblait excessif pour qualifier cette petite cavité… C'est tout simplement que les Fées ne m'avaient pas encore autorisé l'accès à leur lieu - une vingtaine de mètres au-dessus du lit de l'oued, juste avant le passage du petit défilé, à main gauche lorsque l'on chemine en remontant le Joncas. Pas facile à trouver, les Fées se méritent !

Belle grotte, vaste, emplie de concrétions, calme, apaisante. Les Fées sont là. Un lieu à recommander aux tourmentés, qui y trouveront la Paix, encore faut-il ne pas craindre de passer sous Terre ! Un lieu de reccueillement, idéal pour invoquer les Grandes Forces Naturelles.

Sol d'una pietra viva
L'arte vuol che qui viva
Al par degli anni il volto di costei.

Dans une pierre vive
L'art veut que pour toujours
Y vive le visage de l'aimée.

Michelangelo Buonarroti
Madrigal à Vittoria Colonna, ca. 1540-45


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