dimanche 11 septembre 2011

18 - Le Hêtre du Lingas

Une chronique un peu particulière : le portrait d'un ami, un hêtre qui vit près du lac des Pises, et auprès duquel je me sens bien. Comment mieux en parler qu'en citant Erri De Luca, dans son dernier livre, l'un de ses meilleurs, "Le poids du papillon" ? Ici, ce sont les derniers mots de la courte nouvelle "Visite à un arbre" qui suit ce court roman : chez De Luca l'écriture est serrée, nette, dense, essentielle, on ne peut rien en retirer. Tout l'inverse de Proust !
En montagne il existe des arbres héros, plantés au-dessus du vide, des médailles sur la poitrine des précipices. Tous les étés, je monte rendre visite à l'un d'entre eux. Avant de partir, je monte à cheval sur son bras au-dessus du vide. L'air libre sur des centaines de mètres vient chatouiller mes pieds nus. Je l'embrasse et le remercie de sa durée.

Erri De Luca, "Visite à un arbre", traduction de l'italien par l'excellente Danièle Valin, Gallimard, 2011

3 commentaires:

Unknown a dit…

L'extase végétale ! et l'horizon est beau.
Tout comme eux, la terre nous donne des forces, les éléments nous sculptent, le ciel nous appelle... Remercions et faisons confiance !

Bruno Lapostat a dit…

Avons-nous d'autre choix que la confiance ?

;-) comme disait ma grand-mère !

lolobo a dit…

Hêtre ou ne pas hêtre!

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