dimanche 12 février 2012

26 - Naturam parendo vincimus

Naturam parendo vincimus
"Nous maîtrisons la nature en lui obéissant", disait Francis Bacon.

Il semble que Francis Bacon n'ait pas toujours été un très gentil garçon au cours de son existence, aussi quelque chose me dit qu'il aurait aimé maîtriser sa propre nature… Au-delà de cette interprétation analytique, une balade urbaine me donne l'occasion d'illustrer ce propos, au travers de la pierre.
La pierre est un matériau naturel : c'est à dire peu homogène. Les outrages du temps n'ont pas d'effets uniformes sur elle : elle s'use irrégulièrement. Quelques exemples pris sur l'aqueduc des Arceaux, les murs de la Promenade Royale du Peyrou…
Ici une pierre de remplacement, celle d'origine devait être trop usée : la pierre ancienne est retirée, la nouvelle est posée "en tiroir", ce qui dit bien le mode opératoire, puis calée par des cassons de briques, de petites pierres, noyées dans le mortier.
Au 19ème siècle une mode a été de réaliser des parements qui imitent certaines "maladies" de la pierre, en les "géométrisant" plus ou moins, une manière de palier à une dégradation du bâtiment : ici sur l'Arc de triomphe de la rue Foch, sur l'Opéra de la Comédie…
Et pour finir cette (modeste) chronique, l'usure d'une pierre en place, non extraite, donc, du grès tendre, dans le tunnel de Malpas, dans lequel a été creusé le Canal du Midi, au pied de l'oppidum d'Ensérune : saisissant, non ?

Le secret du sculpteur
Une histoire contemporaine, probablement française, montre un sculpteur, qui se fait livrer un gros bloc de pierre et se met au travail. Quelques mois plus tard, il achève de sculpter un cheval.
Un enfant, qui l'a regardé travailler, lui demande alors :
- Comment savais-tu qu'il y avait un cheval dans la pierre ?

(Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs, contes philosophiques du monde entier, Plon, 1998)

Oui, comment savoir, qui peut savoir ce qui se cache au cœur de la pierre - dans la dureté apparente d'un "cœur de pierre" ?

6 commentaires:

Unknown a dit…

Moi je sais : un chamallow !

Bruno Lapostat a dit…

Attention ! Le chamallow contient beaucoup trop de sucre, le sucre acidifie le corps, l'acidification du corps détruit la flore intestinale, une flore intestinale détruite engendre du stress, ce qui acidifie encore plus le corps, et provoque des intolérances alimentaires.

Attention à trop de douceur, donc. N'importe quelle (bonne) naturopathe le dirait.

;-)

Unknown a dit…

C'est pour ça qu'on l'enferme dans la pierre, on a bien trop peur de se faire du mal !
N'importe quel (bon) psy... le dirait.
Et parfois quand ce cœur est bien vieux, et qu'il se fissure, alors, on voit.

Beaumont Michel a dit…

merci pour ces chroniques que je lis avec régal.
Michel Beaumont

Patricia a dit…

Merci, je ne verrai plus ces monuments montpelliérains avec le même oeil. Ta chronique va alimenter mon discours auprès des amis visiteurs de passage dans notre ville. Patricia

Bruno Lapostat a dit…

Merci Michel, merci Patricia (& think different !), ça fait plaisir d'avoir un retour !

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